Comment « passer pour un con »
Un éditeur de gadgets avait mis dans le commerce deux poupées prétendument imitées de l’usage vaudou, à l’effigie de Ségolène Royal et de Nicolas Sarkozy, et accompagnées d’aiguilles à leur enfoncer dans le corps, afin que les très nombreux admirateurs de ces deux immenses personnages y trouvent matière à exprimer la chaleureuse affection qu’ils leur inspirent.
Madame Royal n’a pas réagi. En revanche, Sarkozy, toujours aussi boute-en-train, a porté plainte, après que l’éditeur eut dédaigné sa demande de retirer l’objet du commerce.
Cet évènement planétaire m’a fait repenser à Robert Lacoste. Au temps de la guerre d’Algérie, Robert Lacoste fut l’éphémère Gouverneur Général de l’Algérie, et ce socialiste avait la main lourde en ce qui concerne la répression. De sorte qu’il était chaque semaine en butte aux critiques pas tendres du « Canard enchaîné ». On lui avait alors posé la question : « Mais pourquoi ne portez-vous pas plainte contre “Le Canard” ? ». Et Lacoste avait répondu avec bon sens : « J’aurais trop peur de passer pour un con ».
De toute évidence, monsieur Sarkozy n’a peur de rien.