Ta Dati va t’quitter

Publié le par Yves-André Samère

Au fond, on ne sait pas pourquoi Rachida Dati est poussée (en douceur) hors du gouvernement. Elle n’est pas pire aujourd’hui qu’à son entrée au ministère de la Justice. Elle n’indispose ni plus ni moins ses collègues par ses exigences protocolaires. Elle ne fait pas plus le vide par les démissions en cascade de ses collaborateurs. Elle ne travaille pas moins aujourd’hui qu’auparavant, puisque, dès le début, ce n’était pas elle le véritable ministre, mais son directeur de cabinet. Et elle n’est pas plus tapageuse dans ses tenues coûteuses.

Le seul changement, c’est le départ de Cécilia, dont elle était une amie très proche. Son déclin a commencé à ce moment-là, il y a quinze mois, et il est notoire qu’elle et la nouvelle « première dame », comme on dit en République, ne s’apprécient pas. Nous vivons donc dans un régime où la faveur des ministres dépend de l’épouse du chef de l’État, ce qui ne nous rajeunit pas, puisque c’était déjà ainsi sous De Gaulle – sans même parler de la monarchie (mais là, c’était la maîtresse favorite, et non l’épouse du roi, qui faisait la loi).

Le plus étrange, c’est que, tout en la mettant sur la touche en l’envoyant aux élections européennes (deuxième de liste seulement !), Sarkozy semble encore prendre des gants avec elle. On a tenté d’expliquer cela par le fait que madame Dati serait populaire dans les banlieues ; traduisez, parce que c’est une Arabe qui a « réussi ». On se permettra de douter de cette fable ! Comment un membre d’un gouvernement aussi détesté du petit peuple pourrait-il être populaire, sous le prétexte de son train de vie luxueux ? On ne savait pas que Sarkozy était si soucieux de la susceptibilité de ceux qui le servent. Garder Rama Yade qui lui a infligé une rebuffade inattendue, oui, car elle est vraiment populaire. Mais Rachida Dati, non. Il doit y avoir autre chose.

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