L’honneur de la presse française (c’est une image)
On a raison de mépriser la presse française : elle n’a aucun courage, elle se vautre dans la complaisance.
Deux exemples.
Lorsque Sarkozy, en conférence de presse, s’en est pris à Laurent Joffrin, qu’il a couvert de sarcasmes de manière répétée, voire insistante, non seulement l’intéressé n’a pas riposté – donc c’est un dégonflé, donc il a justifié la manière dont on le traînait dans la boue –, mais tous ses chers confrères ont ri complaisamment. S’ils avaient eu la fierté de leur profession, cette fierté dont ils parlent sans arrêt, ils se seraient tous levés et seraient partis comme un seul homme en claquant la porte. Mais non, aucun n’a bronché...
Il y a eu également cette séquence d’humiliation collective, lorsqu’il a pris la fantaisie à Sa Majesté de faire semblant d’aimer l’équitation, et d’aller le démontrer... en Camargue. Ses porte-cotons en communication ont alors entassé une quinzaine de journalistes, caméramen et preneurs de son, sur une charrette minuscule traînée par un tracteur, et qui ont immortalisé le bel exploit hippique d’un type qui les prenait manifestement pour un troupeau de cochons. L’image est parue partout, et leurs confrères étrangers rient encore de cette exposition mobile d’eunuques.