280 heures sur 60 DVD ?
« Le Canard enchaîné » de ce matin écrit, par la plume de Didier Hassoux, que les enregistrements recueillis par Patrick Buisson, une fois recopiés sur DVD, durent 280 heures, et qu’il a fallu 60 DVD pour les copier. Soixante ! Étrange, non ? Vous gobez ça sans broncher ? Examinons la question.
L’expression « DVD » a deux sens. C’est, soit le support matériel (un disque), soit une norme d’édition en vidéo (une structure, officialisée par des conventions internationales). Le support d’un DVD de base peut contenir 4,7 gigaoctets dans sa version 5, ou presque le double dans sa version 9. Le DVD 5 dans la norme vidéo, lui, peut recevoir un film de deux heures et quart au maximum, si on ne bidouille pas pour compresser le film – ce que savent faire certains logiciels de piratage comme DVD Shrink, qui est d’ailleurs interdit et que j’utilise de temps en temps. Passons aux enregistrements sonores, qui ne sont pas des films mais de simples données brutes, et ne relèvent pas de la norme en vidéo, qui ne les concerne ni ne les contraint en rien.
Les enregistreurs compressent plus ou moins le son, en mono ou en stéréo. L’enregistreur le plus perfectionné peut enregistrer en stéréo, de 48 à 320 kilobits par seconde. Traduit en langage courant, cela signifie que 280 heures d’enregistrements, donc 1 008 000 secondes, occuperont en mono, selon la compression choisie, entre 6 048 000 000 octets et 40 320 000 000 octets (je vous laisse refaire le calcul, et corrigez-moi si je me suis trompé). Si c’est en stéréo, doublez ces nombres.
Bref, tout ce fatras doit occuper entre 6 gigaoctets et 40 gigaoctets en mono, entre 12 et 80 gigaoctets en stéréo, c’est-à-dire entre deux et dix-sept DVD 5, moitié moins en DVD 9. En aucun cas, soixante DVD.
Au « Canard », ils ont toujours été très forts en calcul. Bientôt, ils vont nous révéler que la Grande Muraille de Chine est visible depuis la Lune.