Prononcer les préfixes

Publié le par Yves-André Samère

Bernard Guetta, qui officie sur France Inter le matin à 8 heures 17, serait sans doute marri qu’on lui dise qu’en dépit de sa manie d’articuler jusqu’au ridicule (il a toujours l’air de nous faire faire une dictée), il lui arrive d’écorcher un mot.

Ainsi, l’adverbe immanquablement qu’il a employé ce matin ne se prononce pas « I-mmanquablement » ! Ce mot commence par le préfixe in (ici, im à cause de la lettre qui le suit), préfixe qui inverse le sens du mot précédé. Or ce préfixe doit garder sa prononciation propre. On prononce donc « IN-manquablement ».

Dans le même ordre d’idée, le préfixe en (ou em), qui signifie « dans », garde aussi et toujours sa sonorité. De sorte que le mot enamouré, dont le sens est « qui est DANS l’état d’amour », doit se dire « EN-namouré » (la liaison subsiste), et pas « É-namouré », comme on l’entend souvent (vous remarquerez que la première lettre ne porte pas d’accent). Quelqu’un s’est-il jamais plaint d’être « émerdé » ?

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

C
Tel un morpion j'adhère à votre raisonnement mais, que diable, pourquoi dit-on i-mmatériel, i-mmature, i-mmodéré, i-nnombrable et i-nnomable? Cela me cause du souci!
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Y
Il n’y avait pas faute de votre part. La logique est absente des usages de la langue. Ah, si nous parlions tous l’esperanto...
C
Remarque et image judicieuses. J'en suis fort marri, de ma faute et de la voie où nous conduisent ces trois énergumènes ( bien que ce qualificatif soit inadapté au premier nommé).
Y
L’usage, l’usage... Notez pourtant qu’on doit prononcer séparément les deux M : « im-matériel ». Et donc, votre trait d’union doit faire un petit pas vers la droite. Comme Hollande, Valls, Macron et consorts.