Éric Neuhoff est un drôle de pistolet

Publié le par Yves-André Samère

Avant-hier, François Weyergans a été élu à l’Académie française. Il y avait neuf candidats, au nombre desquels Éric Neuhoff n’était pas, bien qu’on ait parlé de sa candidature possible l’année dernière. L’Académie a donc évité le ridicule.

Éric Neuhoff est critique de cinéma au « Figaro » et sur France Inter, dans Le masque et le plume. Il fait aussi le gugusse dans Le fou du roi, l’émission de Bern sur la même radio. Là, son répertoire consiste à lancer des plaisanteries de garçon de bain, ce qui prédispose de toute évidence à l’Académie.

L’embêtant, si Neuhoff s’était présenté et avait été élu, c’est que les académiciens fabriquent tous les jeudis un dictionnaire, et qu’ils établissent des règles (plutôt des conventions, d’ailleurs, car ces règles ne sont pas inflexibles) concernant orthographe, grammaire et syntaxe. Or, sur cette question du dictionnaire, Neuhoff a quelques lacunes. Ainsi, je lis dans « Le Figaro » du mercredi 25 mars, en page 33, sa critique du film La journée de la jupe, et on peut y lire « Les collégiens trimbalent un revolver dans leur sac ». Ayant vu le film, je conclus que Neuhoff ignore la différence entre revolver et pistolet, ce qui donne à penser que ce littéraire – prétendu – ignore le latin. Il n’a pas même un Gaffiot de poche dans sa bibliothèque ?

Dans revolver, il y a volver. Or, même si Neuhoff ignore le verbe latin volvere qui signifie rouler ou tourner, ce critique de cinéma est censé connaître au moins Volver, le film de Pedro Almodóvar ! En fait, un revolver, c’est une arme de poing comportant une pièce qui TOURNE ; en l’occurrence, un barillet, cette roue placée en avant du pontet – la partie qui protège la queue de détente –, dans laquelle on insère un maximum de six balles. Cela donne à l’arme une forme renflée tout à fait visible. L’arme qu’on voit très bien dans La journée de la jupe n’a pas de barillet, elle est toute plate, c’est un pistolet, qui recèle les balles dans un chargeur glissé dans la crosse. De sorte qu’on peut jouer à la roulette russe avec un revolver, pas avec un pistolet ! Mais ça, Neuhoff n’en sait rien.

Mes millions de lecteurs excuseront le pédantisme dont je viens de faire preuve, mais quand on parle de revolver, je sors ma culture !

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