3,1 millions d’illettrés
En dépit des efforts de Sarkozy en faveur de la littérature classique, il existe en France 3,1 millions d’illettrés. Parmi eux, plus de 1,8 million de salariés, preuve que le travail ne se contente pas de nous faire suer (c’est dans la Bible : « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front », et c’est Dieu qui le dit !), mais, en plus, il rend crétin. Qui lancera une salutaire manif contre le travail ?
Il est généralement admis que, plus on attend pour apprendre à lire, plus cet apprentissage est difficile. Et, au-delà de douze ans, il n’y a plus guère de chances d’y parvenir. Aussi, je n’ai jamais compris pourquoi les parents attendaient que leurs mouflets aient atteint l’âge de six ans pour leur enseigner ou leur faire enseigner la lecture. On s’en fiche, on n’y pense pas ? De mon côté, il a fallu, à l’âge de cinq ans, que je réclame à mon père de m’indiquer l’alphabet et la manière de s’en servir ! Avant cela, j’étais l’Homme Invisible. Or, la chose accomplie, en une heure c’était plié, j’étais capable de continuer tout seul – ce dont je ne me suis pas privé.
Je ne suis pas en train de donner dans le folklore bien-pensant, du type « Les enfants sont merveilleux, on a tout à apprendre d’eux », car rien n’est plus bête que de radoter ainsi comme les bavasseurs de micro. Mais il est notoire que les « nains » sont capables d’apprendre très tôt la plupart des notions de base. Après tout, pouvoir assimiler sa langue maternelle, ce n’est pas simple, et ils le font naturellement.