Mentez, il en restera toujours quelque chose
Il n’y a pas que Le Pen. Sarkozy ment aussi. « Le Canard » de ce jour en parle, mais cela mériterait un développement, car le procédé risque de passer inaperçu.
Voulant justifier le fait qu’il s’est octroyé le droit de désigner les présidents de chaînes dans l’audiovisuel, Sazkozy joue sur deux tableaux. Premier tableau : mes prédécesseurs le faisaient aussi, mais sans le dire ; moi, j’officialise ce type de nomination, donc je ne suis pas hypocrite. Passons... Second tableau : j’ai instauré un garde-fou, la nomination des présidents de l’audiovisuel doit être approuvée par les trois cinquièmes des commissions des Affaires culturelles, au Sénat et à l’Assemblée nationale. Sous-entendu : imposer mon candidat ne me sera pas si facile, et si les parlementaires n’en veulent pas, il ne sera pas nommé.
Or c’est LÀ que réside le mensonge ! En fait, c’est pour repousser la candidature de son poulain qu’il faudra les trois cinquièmes des effectifs de deux commissions ! Autrement dit, il suffira que cette candidature soit acceptée par deux cinquièmes des parlementaires, pas trois.
Mais les citoyens détestent qu’on leur parle de « chiffres », comme on dit à la radio (ce ne sont pas des chiffres, mais des données numériques). Alors, en s’appuyant sur des données fausses, on peut leur faire avaler ce qu’on veut, nul ne vérifie.