Mères porteuses
Sur France Inter ce matin, débat au sujet des mères porteuses. On a invité Sylviane Agacinski, l’épouse de Jospin (un auditeur excité sera assez débile pour le lui reprocher !), philosophe, auteur du livre Corps en miettes, et François Olivennes, gynécologue-obstétricien. La première est contre le recours aux mères porteuses, le second est naturellement pour.
Je connais très peu madame Jospin, mais elle m’a semblé pleine de bon sens, et je partage tout à fait son avis : il s’agit pour les mères porteuses de louer leur ventre et de vendre un enfant. Ce type de trafic, hypocritement habillé à la sauce pseudo-humaniste, me semble assez répugnant. Quelle sauce pseudo-humaniste ? Celle qui consiste à légitimer cette opération par le « besoin d’enfant » ou le « droit à l’enfant ». J’admets que certaines personnes ressentent le besoin d’avoir un enfant, mais je ne pense pas qu’elles aient pour autant un quelconque droit. Il n’y a pas plus de droit à l’enfant qu’il n’existe un droit à l’adoption, ni pour les couples stériles, ni pour les homosexuels. Un enfant, on peut l’avoir soi-même, ou on ne peut pas. Si on ne peut pas en avoir, aucun organisme, et à plus forte raison aucun État, n’a le devoir d’en fournir un. C’est l’enfant qui a le droit d’avoir des parents, pas l’inverse.
Mais l’époque permet tous les délires : si on PEUT le faire, on VA le faire, telle est la philosophie en vogue. Je vous parie qu’un jour, les hommes revendiqueront le « droit » d’être enceints, et qu’il se trouvera des zozos pour légitimer cette revendication.