Hadopi : effet pervers
Si madame Albanel et ses collègues de l’UMP avaient la moindre idée de ce qu’est Internet, ils se poseraient peut-être cette question, que j’ose à peine transcrire ici tant elle est subversive et susceptible de m’envoyer rejoindre bientôt Julien Coupat dans sa cellule. Cette question, la voici : comment peut-on croire que le gouvernement va être plus fortiche que les millions d’internautes qui vont s’acharner à trouver la faille technique permettant de contourner sa fameuse loi Hadopi ?
D’autant plus que ces failles existent déjà. Supposez que je veuille envoyer à un ami un fichier quelconque, chanson ou film, que je ne suis pas censé posséder, mais que je possède quand même, et n’essayez pas de savoir comment. Il me suffira de donner à ce fichier un nom bidon et de le crypter, par exemple avec Winrar, le décryptage n’étant possible que par mon ami, auquel j’ai refilé le mot de passe, et par personne d’autre. Cela fait, j’envoie le fichier à mon ami par le moyen d’un logiciel de communication strictement privée, comme TribalWeb, et aucun pouvoir au monde ne sera capable de savoir ce que j’envoie !
Considération annexe, la loi fera plus de mal que de bien. Explication : actuellement, la gendarmerie utilise un logiciel très puissant permettant de détecter les réseaux pédophiles. Si la loi passe et que les amateurs passionnés par les questions de communication privée (le peer to peer) perfectionnent davantage le système, les gendarmes n’en auront que plus de difficultés à détecter les délinquants, lesquels vont évidemment s’empresser de se mettre à la page.
On devrait apprendre à madame Albanel ce qu’est un effet pervers.