Ne pas aimer ce qu’aiment les autres

Publié le par Yves-André Samère

Vous pensez que c’est une tare, que de ne pas aimer ce qu’aiment les autres ? Pourtant, il doit y avoir là quelque chose de sain. L’unanimité, c’est suspect, ça fait un peu « parti unique ».

Tenez, par exemple, Yann-Arthus Bertrand. Ce photographe, ami ostensible de l’humanité entière, vous donnerait envie, par ses prêches bien-pensants et son universalisme envahissant, de remplacer toutes les éoliennes par des centrales à charbon. Nonobstant le fait que de penser si correctement n’a pas nui à sa situation financière.

Il y a aussi ces deux extrêmes, Carla Bruni, ses susurrements inaudibles et ses textes à la noix, et le défunt Michael Jackson, dont les glapissements aux stridences évoquant une perceuse s’efforçant de perforer un blindage de char d’assaut accompagnaient si bien ses gigotements incontrôlés de lapin Duracell assailli par un essaim de frelons.

Au cinéma, c’est pareil. Tout homme en possession de ses facultés devrait détester Quentin Tarantino (surtout s’il le connaît un peu) et faire la grimace devant Jean-Pierre Jeunet (j’ai décliné une invitation qui m’était faite d’assister à une master class qu’il doit donner cette semaine au siège de la Warner, en vue de « vendre » son dernier film... avec Dany-Boon, quel bonheur !), et admettre enfin que Martin Scorsese est mort depuis vingt ans sans que nul n’ait osé le lui dire. Pour Luc Besson, inutile, le travail est fait.

Enfin, au théâtre, on devrait pouvoir dire que Pierre Arditi est un acteur exécrable, plein de tics et de manies, sans provoquer alentour une moue de dégoût.

J’ai laissé de côté la politique. Là, il y a trop à dire. Comme disait De Gaulle, « Ce n’est pas le vide, c’est plutôt le trop-plein ».

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