Les documentaires bidonnés

Publié le par Yves-André Samère

J’ai toujours été très sceptique à propos de ces documentaires que nous offre la télévision, où l’on voit un aventurier solitaire parcourir les contrées les plus sauvages, et y courir les plus grands dangers. Ainsi, dans cette émission de langue anglaise qui passe les dimanches sur la chaîne NT1, juste avant Culture Pub, et qui s’intitule Man vs wild (« l’homme contre la vie sauvage », justement). On y voit un nommé Bear Grylls, qui serait un ancien militaire, toujours baroudeur, et qui vit des films ramenés de ses « raids » prétendus.

Or, de toute évidence, ces films sont honteusement truqués. Comment croire à l’authenticité des dangers courus par ce pseudo-aventurier, quand, par exemple, il pense mourir de faim et de soif en Patagonie et doit se nourrir de baies trouvées sur place ?

Et le caméraman qui l’accompagne partout, il risque aussi sa vie ? Il n’a pas apporté avec lui des provisions ? Il dort vraiment à la dure, par tous les temps ? Il est au bord de mourir de faim et de soif, comme celui qu’il filme ? Comment se fait-il que, lorsque le charlatan dévale « accidentellement » la pente d’une colline, la caméra... l’attend tranquillement en bas pour filmer son arrivée ?

On oublie trop souvent qu’en cinéma comme en télévision, chaque plan du tournage est minutieusement préparé, y compris dans les documentaires – voyez ceux de Raymond Depardon – et que, par conséquent, ce sont des activités d’équipe. Je ne connais guère qu’une exception, c’est Antoine de Maximy, le joyeux farfelu de J’irai dormir chez vous. Lui est vraiment seul et trimballe sur lui tout son équipement de prise de vue (dont plusieurs caméras), de sorte qu’il n’a pas besoin de caméraman. Mais il ne s’aventure jamais dans les contrées désertiques et n’a jamais prétendu courir le moindre danger ! Son but unique, c’est de rencontrer les indigènes des pays qu’il traverse et de filmer les conversations qu’il partage avec eux. Par conséquent, il ne se retrouve jamais seul et ne court aucun des fameux périls « de la vie sauvage ».

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
Depuis toute petite je me suis demandé pourquoi dans les documentaires les alpinistes semblaient courir un grand danger, et comment on arrivait à filmer ces scènes... très énervant. Comme d'ailleurs les sherpas à l'arrière plan avec 80 kg sur le dos, et les pôvres montagnards qui souffraient le martyre parce qu'ils portaient un piolet. Il me semble que le Cousteau des débuts procédait ainsi. Sous l'eau, pas sur l'Everest, précisé-je.
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Y
<br /> C’est un peu ce que j’ai écrit à propos du film Vertige : le caméraman avait<br /> certainement plus de mérite que les acteurs.<br /> <br /> <br />