Et maintenant, qui fait figure de « Sale pute » ?
À La Rochelle, le directeur des Francofolies, le petit Pont (c’est bien son nom, Gérard Pont), dément avoir reçu des pressions de Ségolène Royal pour empêcher un chanteur de chanter. Il dément, ou il ment ?
Ségolène Royal, qui a une curieuse façon, pas très à gauche, de défendre la liberté d’expression et le droit au travail, dément avoir fait pression sur le petit Pont. Elle dément, ou elle ment ?
Cette madame Royal, femme politique de petite envergure et qui n’accédera jamais au poste qu’elle convoite, tente d’exister par tous les moyens, y compris les plus démagogiques. Mais cette forme nouvelle de bravitude n’enrayera pas la fuite de ses ex-partisans. Donner des gages aux associations féministes, celles qui font le moins preuve d’intelligence et de modération, ne lui rapportera rien, sinon le mépris des gens qui gardent encore un peu de bon sens.
Le plus futé, dans tout cela, c’est Frédéric Mitterrand, qui a jugé cette censure absurde, et rappelé que Rimbaud a écrit des textes pires que celui qu’on met sans cesse – et absurdement – en avant. Ajoutons notre pierre à l’édifice : lorsque Brassens a imaginé un juge violé par un gorille, aucune association de magistrats n’a réclamé qu’on lui rase la moustache. Lorsque Brel a commis une chanson raciste sur les Flamands (Les F...), aucune association flamande n’a exigé qu’on le noie dans de l’huile de friture.
Finalement, tous ces crétins qui hurlent à l’insulte faite aux femmes (au fait, on a retrouvé la femme insultée ? Elle s’est plainte ?) font beaucoup de publicité à un chanteur qui, sans eux, serait peut-être resté ignoré. Toujours l’effet boomerang...