Hadopi : le retour des Charlots !
On n’a pas fini de rigoler avec la loi Hadopi, que doivent voter nos députés dont quelques-uns ne connaissent strictement rien à Internet. Méconnaissance que démontre cet amendement, déposé cette semaine par les députés Tardy, Suguenot ou Dionis du Séjour, et que le gouvernement... a approuvé, ce qui prouve son universelle compétence. Dégustez en effet le plaidoyer utilisé pour défendre ledit amendement : « Si la suspension de l’accès aux services de communication au public en ligne peut se concevoir, la suspension de l’accès à la messagerie électronique apparaît excessif et doit être préservé ». Texte mal rédigé, en outre, car une suspension qui « apparaît excessif » (faute d’accord) et qui « doit être préservé » (même remarque), ça n’a aucun sens.
C’est Michèle Alliot-Marie, ministre de la Justice, qui s’est couverte de gloire en gobant cette bourde, et en déclarant : « Les contrefaçons que réprimera spécifiquement le présent projet de loi sont des actes de téléchargements illégaux commis par Internet, et non ceux commis sur une messagerie électronique. [Cet amendement complète] donc utilement la position que j’avais prise devant la commission ».
Chère MAM, « la position que [tu] avais prise » était acrobatique, et tu n’y as vu que du feu ! Si on te coupe ton abonnement à Internet, par quel miracle conserveras-tu ton accès au courrier électronique ? Via quelques signaux de fumée ?
Cette évidence, qui sauterait aux yeux d’un enfant de six ans, le gouvernement que le monde nous envie ne l’a pas perçue, et les éclats de rire qui ont accompagné la gaffe ont dû s’entendre depuis la planète Mars.