Génie ?

Publié le par Yves-André Samère

Ici même, le 9 mars, je m’étais moqué (gentiment) de Daniel Tammet, cet Anglais de trente ans que la télévision nous avait présenté comme l’un des « cent génies vivants » (sic), et qui, en fait, atteint d’une forme d’autisme appelé syndrome d’Asperger, est un calculateur prodige, variante d’autisme n’ayant rien à voir avec un quelconque génie (souvenez-vous du film Rain man, qui montrait un tel cas ).

Il se trouve que je lis en ce moment son premier livre, une autobiographie, Je suis né un jour bleu. Or, dès la page 18 de l’édition de poche, je tombe sur une affirmation curieuse : « Quel que soit le mois, le treizième jour est toujours placé, dans la semaine, deux jours avant le premier, excepté les années bissextiles » (c’est moi qui souligne). Or s’il est vrai que, par exemple, lorsqu’un 13 juillet tombe un mardi, le 1er juillet était forcément un jeudi, en revanche, la restriction à propos des années bissextiles n’a aucun sens, et la règle n’admet aucune exception. Faites l’expérience vous-même !

Deux pages plus loin, le calculateur prodige nous explique le crible d’Ératosthène, procédé simple permettant d’isoler, dans la suite des nombres entiers naturels, ceux qui sont premiers ; autrement dit, ceux qui ne se divisent que par 1 et par eux-mêmes, comme 7 ou 13. Dégustez : « On commence par les écrire tous (sic), par exemple de 1 à 100. Puis on part de 2 [...] et on raye tous les nombres divisibles par 2 : 4, 6, 8... ». Il oublie de mentionner qu’on ne raye pas 2 lui-même, mais passons. « On fait de même avec 3 : 6, 9, 12... Puis avec 4 : 8, 12, 16... ». Mais, cher génie, tu oublies que si tu as déjà rayé tous les nombres divisibles par 2, il ne reste plus aucun nombre divisible par 4 ! Et cela saute aux yeux, y compris sur ta feuille de travail.

On aura compris que le génie des mathématiques est étranger à tout cela.

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