Politique, réalisme et morale
Faire de la politique, c’est être réaliste. Il s’agit avant tout de satisfaire le plus grand nombre, en commençant par ses propres électeurs. Souvenez-nous d’Obama, qui a déclaré, après son élection, n’être pas à son poste pour sauver le monde, mais pour servir les citoyens des États-Unis, c’est-à-dire ceux qui l’ont élu !
Dans cet ordre d’idée, je ne suis pas du genre à trouver scandaleux les maires de ces villes qui n’appliquent pas la loi sur le logement social. Rappelons que cette loi oblige les municipalités à consacrer 20 % de leurs logements au social, et prévoit (en principe) une amende aux municipalités qui n’atteignent pas ce taux. Bien des maires préfèrent payer cette amende, à Neuilly par exemple, qui possède un taux de logements sociaux exceptionnellement bas. Eh bien, si j’étais maire de Neuilly – ce n’est pas pour demain, il me semble –, j’en ferais autant, et je préfèrerais payer (de toute façon, l’argent ne sortirait pas de ma poche) plutôt que de perdre la confiance de mes électeurs, qui me vireraient inévitablement à la prochaine élection. Ceux-ci, de toute façon, choisiraient aussi l’amende plutôt que la paupérisation de leur commune !
Inutile de mêler la morale à tout cela, bien entendu, ce n’est pas le propos.