Soignez vos incises !

Publié le par Yves-André Samère

Rions un peu.

J’ai déjà eu l’occasion, me semble-t-il, de dire l’importance de la ponctuation dans une phrase : ne pas ponctuer, ou ponctuer mal, peut modifier le sens de ce qu’on dit. Tout particulièrement lorsqu’il s’agit d’une incise, c’est-à-dire d’un élément de phrase inséré dans le texte mais qui pourrait être supprimé. Voici un exemple banal, tiré d’un roman policier écrit par Jean-Louis Debré ! Oui, l’ancien ministre de l’Intérieur, ancien magistrat, ancien président de l’Assemblée nationale, et président du Conseil Constitutionnel – toutes occupations qui paraissent lui laisser des loisirs. Or on peut être tout cela et, en écrivant, commettre des maladresses qui produisent un effet comique.

Ainsi, dans la description qu’il fait d’une femme secrétaire d’État, on peut lire ceci : « Élégante, coiffée avec un chignon, bronzée, en pantalon beige clair et pull rouge, un foulard assorti à son pantalon noué autour du cou, je suis une nouvelle fois subjugué par son charme ». Bien. Et maintenant, considérez le milieu de la phrase : « un foulard assorti à son pantalon noué autour du cou ». Est-ce que cette dame ne semble pas avoir noué son pantalon autour de son cou ? On a des mœurs bizarres, dans les ministères !

Évidemment, cette bourde aurait été évitée si Debré avait mis son incise entre deux virgules, comme on doit le faire, c’est-à-dire ainsi : « Élégante, coiffée avec un chignon, bronzée, en pantalon beige clair et pull rouge, un foulard, assorti à son pantalon, noué autour du cou, je suis une nouvelle fois subjugué par son charme ». Ce très simple procédé permet de comprendre que le pantalon de la donzelle est sans rapport avec ce qui est noué autour du cou !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
<br /> Il n’existe aucun accord sur « Excusez-moi » et « Je m’excuse ». En tout cas, le Littré n’en dit rien, les autres dictionnaires non plus. Si Jacqueline de Romilly vivait encore,<br /> je lui aurais posé la question. Hélas...<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Veuillez alors m'excuser pour cette légère erreur, je ne connais en effet que très peu le vaste monde politique.<br /> <br /> (Notez que j'ai évité d'utiliser cette mauvaise expression, qui n'a, je crois, pas encore été soulignée dans votre rubrique "Langue française" qui consiste à dire "Je m'excuse" au lieu de "Je vous<br /> présente mes excuses" ce qui n'a pas le même sens en bon français)<br /> <br /> <br />
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Y
<br /> Sans doute, mais Jean-Louis Debré ne court pas ce risque, et, de toute façon, offenser Sarkozy ne le gêne pas, il est un opposant déclaré.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> La faute m'a effectivement paru évidente et m'a gêné dans la lecture. A l'école on nous apprends à relire nos compositions, mais certains magistrats semblent avoir oublié cette règle élémentaire.<br /> D'autant que de nos jours, les réformes et lois doivent sans doute êtres soumises à un quota journalier, et ceux qui perdraient du temps à relire risqueraient d'offenser notre Seigneur.<br /> <br /> <br />
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