Satire et satyre

Publié le par Yves-André Samère

Un article d’aujourd’hui sur le blog des correcteurs du journal « Le Monde » s’intitule La verge tendue du satire (sic), et traite de la confusion ultra-courante entre les mots satyre et satire. L’article rappelle que LA satire, pièce en vers du genre railleur (comme les œuvres de Molière) n’a rien à voir avec LE satyre, mot qui vient du grec satyros (demi-dieu rustique à cornes, doté de pattes de bouc et très porté sur le sexe). Le titre de l’article visant le genre du mot satire contient par conséquent une faute tenant à ce genre.

La confusion est souvent le fait de ceux qui ignorent cette distinction, mais on ne peut s’empêcher de supposer qu’elle est parfois volontaire et sert à racoler. Ainsi, quand Federico Fellini a tourné son film, d’ailleurs assez raté, d’après le Satiricon de Pétrone, roman pédérastique et supposé contemporain de l’époque de Néron, les distributeurs l’ont sorti sous le titre Satyricon. Ils attendaient sans doute que les spectateurs peu au courant de la nuance se précipitent pour se rincer l’œil... en quoi ils ont dû être assez déçus !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
À l’opposé, il y a foule de romans médiocres qui ont donné lieu à de très bons films. On cite souvent « La dame de Shangaï »<br /> <br /> J’ai lu deux ou trois romans d’Elmore Leonard, mort il y a quelques mois. J’ai bien peur d’avoir tout oublié. Ne reste dans ma mémoire que le film « 3H10 pour Yuma ».
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C
Votre avis suppose que le roman original soit de qualite, car il y en a beaucoup d'autres (de romans, pas d'avis), tres souvent inconnus, qui sont nettement ameliores par leur adaptation au cinema.<br /> Par exemple, "Out of sight" qui est pour moi le meilleur film de Soderbergh, Clooney et meme de Jennifer Lopez; je suis en revanche moins elogieux pour son auteur, Elmore Leonard.
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Y
Je suis assez d’accord, ce n’est guère passionnant, en l’état. Et le film de Fellini réussit à être pire, pour une raison évidente : Fellini était hétérosexuel à 150 %, si je puis dire, et il<br /> ne connaissait rien à la question homosexuelle. Il semble ne s’être intéressé qu’aux décors et au festin de Trimalcion, qui était une bonne occasion de montrer les scènes de folie qui lui<br /> plaisaient tant. Son Giton est particulièrement raté.<br /> <br /> Dans le même ordre d’idée, le « Saló » de Pasolini est une abomination. Adapter Sade au cinéma était une très mauvaise idée.<br /> <br /> Je pense que la seule bonne adaptation d’un livre au cinéma est due à Visconti, avec « Le guépard ».
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C
Je tombe sur votre notule une dizaine de jours apres avoir relu le Satiricon (oui, relu mais je me suis rendu compte que je ne me rappelais plus ,beaucoup l'histoire) et je ne peux m'empecher de<br /> faire remarquer que ce roman etait somme toute bien ennuyeux. Le fait qu'il soit a la fois tronque et inacheve y contribue certainement.
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