« Matons » ?

Publié le par Yves-André Samère

À propos de cet assassin – présumé, comme on dit dans les journaux – qui s’est évadé avant-hier et depuis se cache, pense-t-on, dans un bois voisin, on a pu entendre à la télévision un journaliste parler à plusieurs reprises des « matons » de la prison. L’ahuri ne semblait pas savoir que ce mot est une insulte, et l’employait benoîtement comme s’il utilisait l’appellation officielle de la profession, celle de gardien de prison.

Ainsi, la vulgarité des médias en général est devenue telle que plus personne ne semble faire la différence entre argot et langue française – j’ai déjà noté que, par exemple, le verbe travailler avait complètement disparu au profit du verbe bosser. La dégringolade est devenue telle que même les policiers ne rechignent plus à se qualifier de « flics », tout comme les ex-Français d’Algérie se sont jadis attribué l’appellation de « Pieds-Noirs » quand cette expression, elle aussi, était à l’origine une insulte.

Patience, on ne tardera pas à voir le syndicat des employés de maison revendiquer un nouveau nom, le Syndicat des Larbins ; celui des concierges, le Syndicat des Pipelettes ; et celui des garçons de café, le Syndicat des Loufiats.

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