Mort aux vaches !

Publié le par Yves-André Samère

La fameuse taxe carbone a le gros inconvénient de ne sembler cibler qu’un seul adversaire : le gaz carbonique – le CO2. Or, non seulement le gaz carbonique n’est pas le seul responsable de l’effet de serre, mais il n’en est pas le principal : en visant le chauffage et les transports, on a oublié le méthane. C’est ennuyeux, car le méthane, de formule CH4, possède un pouvoir de réchauffement vingt-trois fois plus important que le gaz carbonique !

Vous objecterez peut-être que l’atmosphère terrestre contient peu de méthane. Grave erreur ! Non seulement elle en contient beaucoup, mais elle en contiendra de plus en plus. Et là, toute la technique du monde déployée par les constructeurs de voitures n’y pourra rien, car c’est la faute... des vaches !

En novembre 2006, la F.A.O (Food and Agriculture Organization, qui dépend des Nations Unies) a publié un rapport duquel il ressortait que, si les transports produisaient 16 % du gaz carbonique de l’atmosphère, l’élevage en produisait l’équivalent de 18 % ! Or cet état n’est pas près de se réduire, puisque la production mondiale de viande, selon la tendance actuelle, devrait doubler d’ici à 2050. Bref, quand les voitures consomment – et donc polluent – de moins en moins, les vaches polluent de plus en plus, puisque les éleveurs sélectionnent les races les plus grosses, et nous ne partons pas de zéro, car une vache pollue déjà davantage qu’une voiture ! Soyons précis : selon les experts des Nations Unies, chaque année, une vache produit en moyenne 106 kilos de méthane (équivalant donc à 2438 kilos de gaz carbonique), ainsi que du gaz carbonique et du protoxyde d’azote, ce qui au total équivaut à 2,5 tonnes de CO2. Or, dans le même temps, une voiture, qui en moyenne parcourt en France 14 000 kilomètres en produisant 165 grammes de gaz carbonique par kilomètre, n’éjecte que 2,3 tonnes. Édifiant...

Rappelons qu’il y a en France 21 millions de bovins et 30 millions de voitures. Donc, pour l’instant et globalement, les voitures en France polluent davantage. Mais, encore une fois, ce qui importe, c’est la tendance : la pollution automobile diminue quand la pollution animale augmente. Et dans le monde, cette autre tendance est claire : plus un pays progresse, plus ses habitants veulent consommer de la viande, et on voit mal comment on pourrait les obliger à y renoncer.

Peut-on se passer de voitures ? Non. Peut-on se passer de viande ? Oui, les végétariens et les amateurs de poisson le prouvent.

À quand une taxe boucherie ?

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