Plus de paradis fiscaux ?
« Il n’y a plus de paradis fiscaux. Les paradis fiscaux, le secret bancaire, c’est fini », a cru bon de déclarer Sarkozy, lequel, c’est son avocat qui l’a dit au procès Clearstream, « ne parle pas pour ne rien dire ».
Pour ne rien dire, peut-être pas. Mais pour nous enfumer, aucun doute ! Puisqu’il est en ce moment chez son « ami » Obama (lequel, en fait, ne peut pas le piffer, comme tous les autres chefs d’état), qu’il lui pose donc une question au sujet du Delaware, qui fait partie des États-Unis et possède des lois qui en font un paradis fiscal de première grandeur. Et qu’il profite du G8 pour demander quelques précisions au premier ministre britannique. Par exemple, au sujet de Jersey et de Guernesey, ces Îles Anglo-Normandes situées à quelques kilomètres du Cotentin. Si vous êtes allergique à l’impôt sur les sociétés, embarquez donc à Granville sur l’un des petits bateaux qui font la navette, et, en une heure, vous serez à Jersey. Là, vous débarquerez au paradis, mais fiscal ! Et, alors qu’il faut des jours, voire des semaines en France, pour créer une société qui aura l’inconvénient d’avoir son siège chez nous et donc de devoir y payer ses impôts, à Jersey, un après-midi vous suffira pour vous retrouver à la tête d’une société ayant son siège sur place, dans une simple boîte aux lettres comme on en trouve des milliers dans les halls d’immeubles abritant des avocats, ma foi, fort complaisants – puisque c’est leur principale activité, créer des sociétés.
Les Îles Anglo-Normandes, pas plus que le Delaware, ne figurent sur aucune liste, ni noire, ni grise, ni bariolée. Et quand un mal élevé a soulevé cette question auprès de Christine Lagarde, la chère Cri-Cri, qui aime tant rire, a répondu que « chaque chose en son temps ». Lagarde meurt (de rire), mais ne se rend pas (à l’évidence).