S’habituer aux crises successives
La crise financière que le monde subit actuellement – et merci aux États-Unis et à la City de Londres – n’est pas la première, et ne sera certainement pas la dernière. En fait, depuis trois siècles, on en a connu une bonne vingtaine. Vous n’êtes pas convaincus ? Lisez plutôt.
Il y eut crise en 1708 et en 1714, mais la plus connue – car on l’apprend à l’école–, c’est celle qu’on doit à l’Écossais John Law, qui réussit en 1716 à faire adopter par le Régent son « système », comme on dit depuis, et créa la Banque générale, à Paris, rue Quincampoix (à deux pas de chez moi, et elle n’a l’air de rien, cette rue à l’orée du quartier gay). Mais tout s’écroula en 1720, un peu comme aujourd’hui, et Law, en bon patron responsable, prit la poudre d’escampette.
Suivent les crises de 1745, de 1763, de 1797, de 1857, de 1870 (il y avait de quoi), de 1907, de 1915 (elle dure jusqu’en 1920), de 1926, et le krach de 1929.
Puis crise en 1937, suivie de la crise qui dura de 1940 à 1948, évidemment due à la guerre !
Ensuite, crise en 1958, qui amena en France le changement de monnaie et la création du « nouveau franc », badigeonnage inventé par De Gaulle et destiné à camoufler les dégâts.
Après cela, première crise pétrolière en 1974 et 1975, et autre crise de 1979 à 1983 (souvenez-vous du gouvernement socialiste instaurant cette magnifique règle : interdiction de sortir du pays avec plus de 2000 francs !).
Ensuite, krach de 1987, crise de 2001 après l’éclatement de la fameuse « bulle d’Internet », et enfin celle d’aujourd’hui.
Les banques devraient créer un hedge fund (traduction polie : un fonds de couverture) basé sur les crises à répétition. Et si vous ne savez pas ce qu’est un hedge fund, je vous l’expliquerai bientôt. Vous verrez, c’est très amusant, on gagne quand tout le monde perd !