Académicien ET adepte du charabia
Je suis honteux. Je me couvre la tête de cendres. J’ai péché.
Mais surtout par naïveté. Je croyais en effet qu’un académicien français maîtrisait la langue, puisque l’essentiel de son travail consiste à fabriquer un dictionnaire de la langue française (à raison d’un mot ou deux tous les jeudis, donc rien à voir avec les mines de sel). Or, qui sait écrire doit savoir parler.
Eh bien, j’ai reçu aujourd’hui (et hier) la preuve du contraire, preuve administrée par Jean-Christophe Rufin, qui fait en ce moment la tournée des radios pour vendre son dernier livre, une biographie romancée de Jacques Cœur. On l’a entendu hier sur RTL, on l’a entendu ce matin sur France Inter, et, immédiatement m’a frappé le fait que ce gars-là ambitionne de piquer sa couronne à Marie Colmant : il parsème son propos d’une multitude de « Voilà ! », tic dont mes millions de lecteurs savent tout le bien que je pense.
On peut donc entrer à l’Académie, et même y rester – puisque nul n’en a jamais été chassé pour médiocrité – tout en s’exprimant aussi bien que Mikaël Vendetta, que tous les animateurs de radio raillent à qui mieux mieux en oubliant d’inclure leur invité du jour dans la raillerie. Tous les espoirs sont permis à ce dernier, par conséquent.