Allergiques aux Affaires Étrangères

Les conseillers de l’Élysée doivent être allergiques aux ministres des Affaires Étrangères : ils n’aiment ni le vrai, ni le faux.

Le vrai, c’est Alain Juppé. Lorsqu’il a été préssenti pour remplacer MAM au Quai d’Orsay, il a exigé de ne pas avoir Claude Guéant dans les pattes. En effet, Guéant était alors conseiller à l’Élysée, et c’était lui le vrai ministre, la belle Michèle n’étant là que pour faire des effets d’écharpe et offrir à ses parents de jolis voyages en avion. Ne sachant plus à quel saint se vouer, Sarkozy s’est plié aux exigences du maire de Bordeaux, et Guéant a été invité à traverser la rue du Faubourg-Saint-Honoré pour aller s’asseoir dans le fauteuil d’Hortefeux, qui, du coup, a fait le même trajet en sens inverse pour devenir l’un des conseillers de Sarkozy – aux attributions non encore définies, soit dit en passant.

Le faux ministre des Affaires Étrangères, c’est bien sûr BHL, qui a fortement encouragé Sarkozy à recevoir la rébellion libyenne, ce dont personne ne s’est plaint, sauf Juppé bien sûr. BHL, il n’est pas dans les petits papiers d’Henri Guaino, autre conseiller de Sarkozy, celui qui avait écrit le consternant discours de Dakar (vous savez, celui de « l’homme africain [qui] n’est pas encore entré dans l’Histoire »). L’affligeant Guaino, qui irrite tout le monde par ses toussotements répétés quand il passe à la télévision, avait dit de BHL, en 2007, que c’était un « petit con prétentieux ». Pourquoi « petit », on n’a jamais su...