« Anne d’Autriche », sur France 2

Publié le par Yves-André Samère

La dernière édition de l’année de l’émission Secrets d’Histoire, sur France 2 hier soir, était consacrée à la mère de Louis XIV, Anne d’Autriche (qui était espagnole en dépit de son nom). Bonne émission, un peu éparpillée comme toujours, qui passait en revue la reine elle-même, mais aussi son mari Louis XIII, carrément taxé d’homosexualité ; ses deux fils Louis-Dieudonné, futur roi, et Philippe, futur Monsieur ; son amant présumé le duc de Buckingham ; son ennemi intime le cardinal de Richelieu ; son Premier ministre de cœur Mazarin ; et bien entendu Charles de Batz, seigneur d’Artagnan, dont on reparlera une autre fois à propos d’un détail curieux mais qui ne semble troubler personne.

La mise en scène de l’émission ne manqua pas de dévoiler sa bévue traditionnelle : cette fois, on montrait Stéphane Bern, toujours aussi enthousiaste, dans le château de Saint-Germain-en-Laye, s’approchant d’une fenêtre en annonçant : « D’ici, on a une vue sublime sur la vallée de la Seine ». Il ouvrait la fenêtre, et la caméra, oubliant de montrer ladite vue sublime, faisait un contre-champ sur... Bern lui-même, filmé de l’extérieur. Mais Bern est tellement sublime !

Notons ce curieux détail sur Louis XIV : lorsqu’il fut avéré qu’il était devenu pubère, sa chère mère le fit déniaiser par une femme de la Cour, et, pour cela, on choisit... une borgne. Merci pour lui, l’intention était charmante. Mais le commentaire s’abstint de rappeler qu’il s’était auparavant fait violer par un camarade de jeu, et que, toute sa vie, il eut en horreur l’homosexualité, au point de faire rosser par un domestique son propre fils, Louis, comte de Vermandois, fils de Louise de la Vallière, homosexuel comme son oncle Philippe (le fameux Monsieur, mari de la Palatine), et de l’exiler en l’envoyant à la guerre, où le malheureux garçon se fit tuer à l’âge de seize ans.

L’émission fut comme de coutume gâchée en partie par l’incompétence de la narratrice Julia Vernes, abonnée aux fautes de grammaire, et qui nous ressortit sa bourde favorite : « La chapelle qu’il [Mazarin] avait FAITE construire ». Tout une éducation à refaire... C’est elle aussi qui écorcha le nom du sculpteur Coysevox (on prononce « co-zeu-vo », pas « co-zeu-vokss »), et, parlant du duc de Montesquiou-Fezensac, prononça « fé-zan-zac », alors que ce nom se dit « feu-zan-sac » – et je sais de quoi je parle, j’ai habité un an à quelques kilomètres de Vic-Fezensac, petite ville du Gers !

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