Anne Fontaine plagiaire
Quand on écrit tous les jours, comme je le fais ici ou ailleurs, il est bon d’avoir quelques biscuits, provisions pour la route qui vous permettent de rebondir – comme on dit dans les journaux mieux écrits que celui-ci – lorsque l’inspiration ne vous a pas visité. Et, au premier rang de ces provisions de bouche, il y a la bête noire.
J’ai donc quelques bêtes noires, que je vous prie de ne pas confondre avec les membres d’une liste noire. J’ai AUSSI une liste noire, puisqu’il y a quelques réalisateurs de films dont je ne parle jamais et dont j’ignore volontairement les films. Non, là, il s’agit de ces personnalités que je refuse de voir et d’entendre quand elles se produisent dans les radios-télés.
Ainsi, hier soir, le Grand Journal de Canal Plus avait eu la mauvaise idée d’inviter Anne Fontaine, qui sort prochainement un film, et j’ai illico changé de chaîne, ce que je ne fais jamais à cette heure. Explication : Anne Fontaine représente l’une des catégories que je déteste le plus, celle des plagiaires. Et, lorsque j’ai eu repéré le plagiat par lequel elle s’est illustrée, j’ai totalement cessé de voir ses films. Soit dit en passant, j’ai peu perdu.
Oui, Anne Fontaine fait des films, avec un talent très moyen, mais surtout, elle le fait malhonnêtement. Voyez plutôt cette histoire : imaginez qu’une femme rencontre un homme qu’elle trouve intéressant, voire attirant, qu’elle en tombe plus ou moins amoureuse, mais qu’elle prend peu à peu conscience que ce type est probablement le tueur en série qui sévit dans la région. Au début, elle n’y croit pas, puis les éléments de preuve s’accumulent, et elle finit par être persuadée de sa culpabilité. De son côté, l’homme, lui aussi tombé amoureux de la fille, comprend qu’elle le soupçonne, et il envisage de la tuer. Mais, au dernier moment, l’amour est le plus fort, et il se suicide.
Bien, vous vous dites que je viens de vous raconter l’un des trois meilleurs films de Claude Chabrol, Le boucher. Mais je viens aussi de vous raconter Entre ses mains, film d’Anne Fontaine, qui a intégralement recopié l’œuvre de Chabrol, au point de faire comme lui : engager un acteur comique, Benoît Poelvoorde, pour le rôle de l’assassin – tout comme Chabrol avait engagé Jean Yanne.
Cet emprunt n’a pas été signalé au générique d’Entre ses mains, ce qui – par défaut – signe le plagiat, aucun critique de cinéma n’a relevé ce fait pourtant évident, et Anne Fontaine continue de faire des films et d’être invitée partout.
Moralité ? Aucune.