« Apéro » ?
Ce qu’il y a d’ennuyeux dans cette histoire du jeune homme qui est mort lors d’un « apéro géant », comme disent tous les journaux avec une touchante unanimité, c’est qu’on ne peut désigner aucun coupable ! Et ça, pour des Français, quoi de plus gênant ?
Repassons le film au ralenti : nul n’a obligé la victime à se rendre sur les lieux de la beuverie ; nul ne l’a forcée à boire au-delà du raisonnable ; nul ne l’a incitée à vouloir faire une glissade sur la rambarde d’un escalier, prélude à une chute de six mètres qui l’a expédiée ad patres. Si je ne craignais d’être pointé du doigt comme faisant du politiquement incorrect, je dirais que ce garçon a été victime de sa propre bêtise.
Cela dit, on a tout de même déniché dans la foule une fille qui a désigné – ouf ! – un coupable inattendu : on en a marre, a-t-elle dit en substance, qu’on nous empêche de nous amuser. Et cette penseuse de citer les avertissements publicitaires contre les conduites à risque et favorables aux conseils de bonne santé, du genre « Mangez cinq fruits et légumes par jour ». Eurêka ! Le gars a été tué par une conspiration maraîchère. Haro sur la tomate et l’aubergine !