Assez de vœux présidentiels !
Et si nous étions un peu logique ? Ce matin, à huit heures moins le quart, l’éditorial politique de France Inter brode sur le thème de l’inutilité des vœux présidentiels du 31 décembre. Mais, immédiatement après, on nous annonce que cette radio, non seulement transmettra les vœux de François Hollande ce soir à huit heures, mais que cette « inutile » cérémonie sera suivie d’une émission de commentaires. Faudrait savoir, les gars ! Vous avouez ainsi que vous allez blablater sur du vide ? C’est glorieux.
Cette pantalonnade n’existait pas sous la Quatrième République, en tout cas, pas à cette date et pas chaque année, et c’est De Gaulle, vaniteux comme un paon, qui avait inventé ce truc spectaculaire pour se montrer encore plus souvent à la télévision. Ce que faisait le mieux l’homme au képi, c’était pérorer, mais, à part cela, ses réussites en politique ont été à la hauteur de ses dons de prévision, puisque, lors de ses vœux du 31 décembre 1967, il prévoyait « une année 1968 prospère pour tous ». Citons : « Dans l’ordre politique, nos institutions seront appliquées, on ne voit donc pas comment nous pourrions être paralysés par des crises telles que celles qui nous ont jadis fait tant souffrir ». Il ne voyait pas, mais nous avons vu : une grève générale, et sa propre fuite à Baden-Baden pour appeler au secours le général Massu (qu’il avait limogé en 1960).
Ce qu’un président courageux pourrait faire, c’est abolir cette mascarade, et, dans la foulée, celle de l’interview du 14 juillet sur la pelouse de l’Élysée, tout aussi inutile quand elle n’est pas mensongère. On verrait et on entendrait moins le président ? Mais qui s’en plaindrait, à part lui ? Après tout, nous l’avons élu pour NOUS servir, pas pour qu’il SE serve.
Et pourquoi pas supprimer cette kyrielle de vœux à la presse, aux corps constitués, aux diplomates, et à on ne sait qui, laquelle pollue tout le mois de janvier et coûte une fortune. À quoi servent ces incantations ?