Attentat incendiaire : la mémoire de Guéant

Publié le par Yves-André Samère

Claude Guéant, mini de l’Inter et qui n’est pas la moitié d’une courge, a réussi à gâcher l’effet produit par ses bonnes paroles à propos de l’attentat contre les locaux de « Charlie-Hebdo » dans la nuit d’avant-hier à hier.

Il a en effet déclaré qu’au contraire des  intégristes mahométans, « les intégristes chrétiens […] protestent, ils expriment aussi des opinions, ils ne brûlent pas ».

Tout à fait, Claude ! Néanmoins, quand tu auras retrouvé tes esprits, compulse donc un peu la presse de 1988, il doit bien y avoir des archives dans ton ministère de la Place Beauvau. Tu pourras y vérifier que, cette année-là, le cinéma Saint-Michel, place Saint-Michel à Paris, projetait le film de Scorsese La dernière tentation du Christ, qui montrait Jésus, sur sa croix, en train de fantasmer qu’il n’était pas en train de mourir, mais de vivre la vie d’un homme normal, qui se mariait avec Marie de Magdala, et avait des enfants. Or ce film, d’ailleurs trop long (deux heures et quarante-quatre minutes) et pas très bon (il était de Scorsese, n’est-ce pas ?), avait eu le malheur de déplaire à la hiérarchie catholique, et notamment à ce tartuffe que fut Jean-Marie Lustiger, cardinal-archevêque de Paris et académicien depuis trois ans. Il excita donc ses ouailles, dont une poignée s’en alla, dans le nuit du 22 au 23 octobre, incendier la salle de cinéma. Non pas en dehors des heures de projection, mais PENDANT une projection, peu après minuit. Et même pas celle des deux salles qui passait le film, mais l’autre, au sous-sol, où l’on projetait Stormy Monday, de Mike Figgis. Eh oui, cette salle-là n’était pas surveillée, et ces criminelles andouilles ne s’en étaient pas avisées… L’engin incendiaire était constitué d’une charge de chlorate de potassium, déclenchée par une ampoule d’acide sulfurique.

Résultat : treize blessés, dont quatre gravement. Et un spectateur, cardiaque, passa de vie à trépas. Il y eut d’ailleurs un autre attentat au Gaumont Opéra, ainsi qu’à Besançon.

On arrêta cinq excités de l’AGRIF (Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne), très liée à l’extrême droite et aux intégristes de l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet. Le 3 avril 1990, ils écopèrent de dommages et intérêts, pour un montant de 450 000 francs, mais la peine de prison qu’ils récoltèrent bénéficia du sursis. Autrement dit, ils n’ont pas fait un jour de prison. Quant à Lustiger, jusqu’à sa mort, il fut honoré, et n’a pas eu un mot de regret.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
<br /> Merci. Les rafraîchissements de mémoire on du bon !<br /> <br /> <br />
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