Aucun pouvoir !
J’ignore si l’on raconte toujours, aux États-Unis, cette petite histoire édifiante, mais c’est probable. « Nos enfants ont brillamment réussi, disent les Stevens. Enfin, deux sur les trois. Notre aîné, Paul, est médecin, et il gagne très bien sa vie. Notre cadet, Martin, est devenu avocat, et il a une belle clientèle. – Et votre dernier, John ? – Le pauvre, il n’a pas eu de chance. Il est devenu vice-président des États-Unis, et plus personne n’a entendu parler de lui ! »
Tel est également le sort du Premier ministre français. Aussi, chercher à savoir qui sera le prochain, à supposer que Sarkozy désire changer son actuel valet de chambre et souffre-douleur, est comparable à une discussion sur le sexe des anges.
Rappelons toutefois que la Constitution de la République française n’a pas prévu cette situation : le Premier ministre est censé déterminer la politique du pays. Le fait que tous les titulaires du poste aient abandonné leurs prérogatives au président de la République ne prouve qu’une chose : on les a choisis via les petites annonces, du genre « Cherche lavette pour sale boulot mal payé. Adresser demande au 55 Faubourg-Saint-Honoré, Paris ».