Baisser les impôts directs, augmenter les taxes

Publié le par Yves-André Samère

Lorsqu’un gouvernement s’est engagé à ne pas augmenter les impôts, croyez-vous qu’ainsi, il se soit lié les mains ? Et qu’il en résulte que les solutions font défaut si l’argent vient à manquer dans les caisses de l’État ? Pas du tout, car il reste un recours !

En effet, tous les gouvernements jouent sur les mots. Quand un président, un Premier ministre, un ministre du Budget jurent leurs grands dieux qu’ils n’augmenteront pas les impôts, ils oublient de préciser qu’ils parlent des impôts DIRECTS, ceux qui frappent les revenus ! Mais rien n’empêche d’augmenter les taxes, qui sont des impôts indirects et ne figurent pas sur les feuilles d’impôts.

En France, nul n’a oublié que les génies qui nous pilotent sur la voie royale conduisant au rasage gratuit pour tous ont envisagé d’instaurer une taxe-carbone ; certes, le projet est tombé aux oubliettes après s’être fait sérieusement critiquer par le Conseil Constitutionnel pour cause d’injustice. Mais, depuis l’élection de Sarkozy, au moins vingt nouvelles taxes ont été créées, dont une sur les crustacés et les mollusques, afin de compenser le tarif préférentiel sur le diesel accordé aux pêcheurs.

Mais ce n’est pas le seul exemple, et cela ne se pratique pas seulement en France. Ainsi, la Finlande, prétendant vouloir instaurer un meilleur régime alimentaire, a rétabli un impôt qu’elle avait auparavant supprimé : une taxe sur boissons gazeuses et sur... les bonbons ! Il y a gros à parier que son gouvernement est davantage préoccupé de ses finances que de la santé des enfants finlandais, mais le cœur y était ; d’ailleurs, la Finlande a augmenté son taux de TVA. Au Danemark, où les articles surtaxés ne manquent certes pas, on y a ajouté le tabac et les aliments gras. On y a aussi supprimé les exemptions sur les agences de voyage, la gestion immobilière et la vente d’immeubles ou de terrains. En Irlande du Nord, on est allé jusqu’à multiplier par dix le prix de l’enregistrement obligatoire des chiens de compagnie, pour le porter à 50 livres. Prétexte : lutter contre les animaux errants ou dangereux. La Grande-Bretagne, l’an dernier, a augmenté les taxes sur les billets d’avions et les augmentera de nouveau le 1er novembre prochain. Son gouvernement a en outre annoncé un projet de loi créant un organisme de santé animale, qui sera financé par les propriétaires d’animaux d’élevage, essentiellement les chevaux. La reine, qui les adore, ne va pas être contente !

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