Ben Bella et Boutefliqa
Il ne manque pas d’air, Boutefliqa, qui fait président depuis quelques années en Algérie, et avoir rendu hommage à la « sagesse » de Ben Bella, qui est mort hier à l’âge de 95 ans, montre que le cynisme ne lui fait pas peur.
Petit rappel : l’Algérie est devenue indépendante le 3 juillet 1962, et le premier président, que tout le monde a oublié, s’appelait Ben Kheddah. Mais il fut renversé rapidement par Ben Bella, très populaire parce qu’il avait fait des années de prison en France après son enlèvement (son avion avait été détourné par les services français alors qu’il survolait l’Algérie). Ben Bella fut le plus mauvais président possible, adorant se faire acclamer par les foules (les murs du pays étaient couverts de slogans « Non au pouvoir personnel »), mais ne faisant rien pour combattre la corruption à tous les niveaux du pays. Si bien qu’au bout de presque quatre ans, son ministre de la Défense, Boumedienne, du genre rigoriste, le renversa et l’emprisonna... dans la cave de sa propre villa, dit-on !
Et Boutefliqa, dans tout cela ? Eh bien, Boutefliqa était le ministre des Affaires Étrangères de Ben Bella, et il resta au service de Boumedienne sans le moindre scrupule, profitant de sa position pour s’enrichir prodigieusement.
Cet honnête homme est le seul qui a survécu de cette époque.