Black is Black... berry !

Publié le par Yves-André Samère

Elle est bien, la CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés), elle a attendu le début de l’été pour sortir de son hibernation. Elle vient en effet de publier un guide sur les risques éventuels liés à l’utilisation d’un téléphone mobile. Pas sur les risques d’attraper un cancer du cerveau ou de perdre toute notion de l’orthographe, non. Ça, c’est bénin.

En fait, le principal gadget visé par la CNIL est le Blackberry, un machin fort laid qu’emploient un tas d’hommes d’affaires et de politiques, à commencer par Obama. Le Blackberry est capable de recevoir vos messages électroniques sans que vous ayez à lever un doigt ; ce qu’on appelle « le mode push ». Or la société qui le vend fait transiter lesdits messages par son propre serveur, c’est-à-dire par ses propres ordinateurs. Autrement dit, tout message que vous envoyez avec votre Blackberry ou que vous recevez par lui est passé par ce canal. Les autres appareils du même type – les smartphones – ne se permettent pas ce genre d’acrobatie, qu’on peut soupçonner de permettre l’intrusion dans votre vie professionnelle ou privée. Précisons que les serveurs de Blackberry se trouvent en Angleterre pour les utilisateurs européens, et au Canada pour ceux du continent américain.

C’est très pratique ! Imaginez que, avant de partir en vacances, vous remettiez les clés de votre domicile à un inconnu, sans même savoir où il réside, et que vous n’omettiez pas de lui confier la clé de votre boîte aux lettres !

Évidemment, la société propriétaire du zinzin a juré ses grands dieux qu’elle garantissait les mécanismes de chiffrement qu’elle a mis en place pour protéger ses clients. Mais trouvez donc un escroc qui affirme le contraire !

Et puis, rappelons aux dizaines de milliers d’internautes – qui me lisent tous – ayant créé une adresse électronique sur gmail.com, qu’ils sont aussi naïfs que les passionnés de Blackberry : leur courrier, arrivant et sortant, est stocké sur les ordinateurs de Google. Avantage, ils peuvent le lire n’importe où, sur un quelconque ordinateur, puisque gmail.com est un webmail (un site de courrier consultable sur n’importe quel navigateur) ; inconvénient, ce courrier peut être piraté par les employés de Google, et il peut aussi... disparaître à la suite d’une panne. Ce genre d’incident s’est déjà produit.

Moi, en tout cas, je n’achèterai pas de Blackberry !

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