Boycotter l’Élysée ?
Sous la Cinquième République, tous les présidents et leurs épouses, sauf les Chirac qui s’en sont très bien accommodés – habitués qu’ils étaient à ne jamais vivre dans un domicile personnel –, ont déclaré avoir détesté l’existence à l’Élysée. Il est bien connu, par exemple, que De Gaulle aurait voulu installer la présidence au château de Vincennes, mais, d’une part, l’édifice, très délabré, aurait nécessité trop de travaux, et, d’autre part, déplacer le siège de la République ailleurs qu’à Paris, ça la fichait mal.
C’est ainsi que François Hollande s’est un peu précipité, en déclarant qu’il vivrait dans son appartement habituel, dans le quinzième arrondissement. Difficilement réalisable, car il habite une résidence collective, et sécuriser un endroit pareil, où résident des tas de familles, est quasiment impossible. Autant habiter sous une tente, place de la Concorde !
Et puis, il y a les nécessités de la fonction. Être président, c’est un travail de tous les instants. On doit être disponible vingt-quatre heures sur vingt-quatre, pouvoir consulter immédiatement et sur place ses collaborateurs, et disposer de tous les outils d’information et de communication, à portée de la main. Impossible à réaliser dans un appartement, au cinquième étage d’une résidence privée, même de grand standing.
Je ne donne pas un mois à Hollande avant de passer sa première nuit à l’Élysée. Il n’aimera pas, mais il s’y fera. Sa compagne pourra vivre dans leur domicile privé, puisqu’elle n’a pas de fonction officielle et n’est tenue à rien, mais pas lui.
(Cela dit, si le Palais lui déplaît à ce point, je veux bien m’y installer à sa place)