Bricoles médiatiques
Tous les gens de médias sont de parfaits anglicisants, cela tombe sous le sens. Et c’est uniquement par modestie, pour ne pas froisser notre susceptibilité, qu’ils s’appliquent à prononcer osvalde, ou chpilbergue, ou grinouitche, sans aucun souci (apparent, on aura compris) de la prononciation réelle de ces noms courants.
(Et je ne vous dis rien de la prononciation de l’arabe, car je vous ai suffisamment bassiné avec ça, et dont on a eu un exemple ce soir, quand Antoine de Caunes a reçu un jeune acteur nommé Samy Seghir, ce qu’il a prononcé séguire – ce mot signifie petit et se prononce srir, avec le premier R grasseyé et le second roulé)
Ces dérapages vont jusqu’à l’exactitude de l’information. Là aussi, on met son point d’honneur à donner de la publicité à des nouvelles que tout le monde SAIT fausses depuis un demi-siècle. Je n’exagère pas, j’ai entendu ce soir qu’un journaliste venait de sortir un livre sur l’assassinat de Kennedy à Dallas en novembre 1963. La fille qui commentait la nouvelle se posait la question de savoir si on avait subventionné Oswald pour tuer Kennedy. J’espère que le gars qui a écrit le livre avec seulement cinquante ans de retard va enfin nous apprendre qu’Oswald n’y était pour rien, a servi de bouc émissaire, qu’il est archi-prouvé qu’il y avait au moins trois tueurs sur les lieux – et ce n’est pas moi qui le dis, puisque le président Johnson, qui a succédé à Kennedy, a reconnu formellement que le rapport Warren qui désignait Oswald était bidon. Si Oswald, qui se trouvait au quatrième étage d’une bibliothèque, derrière (et à droite de) Kennedy, était le tueur, d’où venait la balle qui l’a frappé horizontalement en plein front et lui a fait sauter une partie du cerveau – celle que Jackie, à quatre pattes, a ramassé sur le coffre arrière de la limousine ?
À part ces petites bêtises, pas envie de vous parler du Prix Goncourt, dont je me fiche royalement, mais demain je vous dirai deux mots de deux autres romanciers, Gérard de Villiers et Georges-Jean Arnaud, qui ne l’auraient jamais eu ! Et sans doute aussi de Bates Motel, remarquable série télévisée dont j’ai regardé hier les trois premiers épisodes, et qui réunit d’excellents acteurs, que vous connaissez sans doute déjà.