Protégeons les musulmans contre le porno
Après avoir, hier, un peu bousculé les catholiques, laissez-moi, aujourd’hui, écrire quelques mots gentils sur les musulmans.
Depuis que je connais l’islam, je ne cesse d’admirer combien les mahométans en général et leurs ulemas en particulier sont branchés sur le modernisme. Ainsi, cette année, le mois de Ramadan commence demain, en principe. Je dis bien « en principe », car les docteurs de la loi islamique ont besoin de... voir la Lune dans le ciel pour constater – donc proclamer officiellement – que ce mois a bien commencé. Pour tout dire, c’est ce soir, à 18 heures 30, qu’une commission théologique se réunira à la Mosquée de Paris pour se concerter et prendre une décision « en fonction des informations relatives à la vision du croissant lunaire et aux données des observatoires astronomiques ».
Voilà des millénaires que les hommes pratiquent l’astronomie, et qu’ils savent calculer longtemps à l’avance où se trouvera tel objet céleste, à telle date et à telle heure. Mais pour les musulmans, si on voit pas la Lune, elle n’est pas censée être là ! Ces gens font décidément grande confiance à leur Dieu ! Ils le soupçonnent de jouer aux dés ?
À vrai dire, ils ne font pas davantage confiance aux fidèles. En Indonésie, qui est le pays comptant le plus grand nombre de musulmans, le ministère des communications et de l’information a ordonné aux fournisseurs d’accès à Internet de bloquer l’accès à plus d’un million de sites étrangers, sous prétexte de lutter contre la pornographie. En 2010, il avait même fait adopter une loi pour obliger les lieux publics et les cybercafés à installer un logiciel de filtrage sur leurs ordinateurs, mais il faut croire que c’était insuffisant : désormais, il fournit la liste des sites à interdire ! C’est vrai, ça, même un bon pratiquant peut tomber (à l’insu de son plein gré, bien sûr) sur des images répréhensibles.
Cerise sur le gâteau, le ministre, Tifatul Sembiring, a donné un avertissement : « Nous allons bloquer davantage de sites pendant le Ramadan, mais ça ne veut pas dire que nous autoriserons de tels sites pendant le reste de l’année ». Sites dont il estime qu’ils sont au nombre de... deux milliards. Jésus ! Ça donne le vertige. Il existe donc sur Terre un habitant sur trois, enfants compris, qui a créé un site porno. Le monde est pourri, je vous le dis.