Cérémonie des Jeux : 1 / Journalistes : 0

Publié le par Yves-André Samère

J’ai suivi hier soir, avec un peu de retard, la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Londres, et je ne le regrette pas. Dieu ! que c’était beau. Certes, je déteste Danny Boyle et les films de lui qu’on cite sans arrêt, Trainspotting et Slumdog millionaire, mais je dois convenir que là, comme metteur en scène du spectacle le plus regardé au monde, il a réussi son coup. Peut-être parce que Boyle est très faiblard sur le plan des scénarios, alors que son show géant de Londres ne lui imposait pas de raconter une histoire en continu. Bref, c’était très spectaculaire, admirablement conçu et réalisé, mais j’ai peut-être préféré le sketch de Rowan Atkinson singeant David Guetta, le cher mister Bean étant cette fois plus drôle que dans ses prestations habituelles.

(Et je démens que la reine ait sauté en parachute en compagnie de Daniel Craig – qu’un imbécile de journaliste, ce matin à la radio, et dont je parle plus loin, a rebaptisé « Graig ». La queen, filmée seulement pendant quelques secondes, n’est jamais sortie de son palais, et on l’a fait doubler... par un homme)

Cela dit, si l’on pouvait exprimer un vœu qui jamais ne se concrétisera, ce serait de fermer, une bonne fois pour toutes, le clapet des commentateurs, gâchant presque notre plaisir avec cette rage de mettre partout leur grain de sel, qui se transforme vite en grain de sable. De la masse d’informations erronées dont ils nous ont déversé des torrents dans les trompes d’Eustache, je ne citerai qu’une afin de ne pas sembler tirer sur une ambulance : que tel athlète marocain est né à Oujda, « au centre du Maroc ». Certes ! Aussi vrai que Strasbourg est au centre de la France. Oujda est à huit kilomètres seulement de la frontière algérienne, donc tout à fait à l’est du Maroc. Mais les commentateurs, eux, sont à l’ouest.

Et puis, ce matin sur Inter-Bourdes (traduisez : France Inter, mais vous aviez compris), un zozo qui se croit journaliste, Jacques Vendroux, entré jadis à la radio, il l’a reconnu, parce qu’il était le neveu de madame De Gaulle alors qu’il n’avait aucune qualification, nous a révélé que David Beckham avait été le dernier porteur de la flamme olympique. Cette andouille (je ne parle pas de David Beckham) n’a pas dû regarder le reportage ! Beckham n’a porté aucune flamme, il s’est contenté de piloter le petit bateau qui apportait la flamme jusqu’à l’embarcadère, où elle a été prise en charge par un athlète nommé Steve Redgrave, cinquante ans, rameur anglais qui a gagné une médaille d’or dans cinq olympiades consécutives, de 1984 à 2000, et une médaille de bronze en 1988 – ce pour quoi il a été anobli. Entré en courant dans le stade, Redgrave a ensuite transmis la flamme à sept jeunes athlètes qui se sont relayés pour la porter jusqu’au lieu prévu, où elle a été dupliquée en sept exemplaires, lesquels ont servi à enflammer le bouquet final.

Si bien que France Inter reste, envers et contre tout, le champion olympique des diffuseurs de nouvelles fausses.

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