Chantage au chômage
Parce que le bruit a couru qu’Areva, entreprise d’État qui fait dans le nucléaire, pourrait licencier entre deux mille et trois mille de ses employés, on annonce que le ministre de l’Économie et des Finances, François Baroin, convoquerait le PDG de cette entreprise pour lui rappeler qu’il n’est « pas opportun » de porter un tel coup à l’emploi dans les mois qui précèdent l’élection présidentielle.
Je ne sais pas quelles qualités de tripes recèle l’abdomen du PDG d’Areva. Mais s’il est un peu plus qu’une lavette, je sais ce qu’il pourrait rétorquer au ministre. Quelque chose comme ceci, par exemple :
– Monsieur le ministre, le rôle du patron d’Areva n’est pas d’œuvrer en faveur de la réélection du président de la République ; surtout d’un président qui, ne sachant pas ce qu’il veut ni ce qu’il est capable de faire, a multiplié tout au long de quatre ans et demi les déclarations aussi fracassantes que contradictoires. Certes, le gouvernement a le pouvoir de me limoger s’il n’est pas satisfait de ma façon de diriger une entreprise d’État. Mais il ne possède pas le pouvoir de m’empêcher d’informer le public de la pression que vous avez tenté d’exercer sur moi, à des fins purement électorales. Je vous souhaite bien le bonjour.
Mais tout cela, c’est évidemment de la fiction !