Chevènement et les « sauvageons »

Publié le par Yves-André Samère

Le site d’information Rue89 fait un article assez pertinent à propos de ces propos qu’on reproche aux hommes politiques lorsqu’ils semblent déraper, et que ceux-ci tentent de justifier en prétendant que les mots ont été « sortis de leur contexte ». Et Rue89 prouve, en affichant des vidéos, que c’est rarement le cas ! Particulièrement gâtée par l’article, Nadine Morano.

Cependant, il ne faudrait pas oublier ce cas très particulier où un homme politique n’a nullement tenté de se justifier, car il estimait n’avoir rien à se reprocher – à juste titre. Le meilleur exemple qu’on puisse trouver, c’est ce grief qu’on a fait pendant des années à Jean-Pierre Chevènement, d’avoir, en 1998 et devant les députés à l’Assemblée nationale, alors que lui-même était ministre de l’Intérieur, parlé de « sauvageons » à propos des exactions de certains jeunes.

Or, non seulement ce terme n’a rien d’insultant – je le trouve plutôt modéré, voire amical –, mais le contexte, et cette fois l’emploi de ce mot, est pertinent, donc le justifiait pleinement. Chevènement évoquait alors l’assassinat (au Magnum 357 !) d’une épicière par un garçon de treize ou quatorze ans, et il a rappelé par la suite qu’un sauvageon est un arbre non greffé, ce qui n’a rien d’insultant, au contraire de ce qu’ont cru les tartuffes qui lui ont accroché cette casserole aux basques.

Bref, le ministre incriminait l’insuffisance de l’éducation, celle des parents comme de l’école, il n’injuriait personne. C’était plutôt indulgent. Rien à voir avec Sarkozy parlant de la « racaille » banlieusarde.

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