Christian Bale déraille avec Moïse

Publié le par Yves-André Samère

Si j’étais le patron du « Canard enchaîné » – on vit d’espoir –, j’attribuerais ma Noix d’Honneur de la semaine à Christian Bale, immense vedette de cinéma, qui a déclaré que, pour tenir le rôle de Moïse dans le film Exodus que Ridley Scott sort  en France la semaine prochaine, il a lu en entier la Torah, et en a conçu une vive admiration pour ledit Moïse.

Écoute, Christian, on t’a adoré quand on t’a découvert à douze ou treize ans, dans ton premier rôle, celui de Jim, le personnage central d’Empire du Soleil, le meilleur film de Spielberg. On a continué à te trouver excellent dans tous tes autres films, sauf peut-être dans The dark Knight, le deuxième volet des aventures de Batman vues par Christopher Nolan, parce que là, tu te faisais manger la laine sur le dos par Heath Ledger, qui jouait le Joker, et qui était bel et bien le personnage-vedette du film quand tu ne faisais que de la figuration. Par chance pour toi, Heath est mort tout de suite après. Mais quand tu donnes ton avis sur Moïse, on crie « Stop ! ».

Comment peut-on admirer un personnage dont il est peu probable qu’il ait existé ? Et qui, s’il a existé, a fait écrire par des porte-coton le récit très aventureux et très enjolivé de sa propre existence, au prix de ce que les vrais historiens tiennent pour une imposture : les Hébreux réduits en esclavage par les Égyptiens – puisque ces historiens démentent que les Égyptiens aient pratiqué l’esclavage. Comment croire à cette saga, puisqu’il n’y a aucun témoin de cette époque, pour la bonne raison qu’il n’existait AUCUN historien dans l’Antiquité ? Les historiens, sauf erreur, sont apparus à Rome, le tout premier ayant sans doute été Jules César en personne.

Bref, l’Exodus (titre « emprunté » à un autre film célébrissime d’Otto Preminger, qui avait un peu plus de talent que ce ringard de Ridley Scott) dans lequel tu tiens la vedette, je lui prédis une exclusivité de quatre semaines, après quoi, comme pour tous les blockbusters vendeurs de popcorn, on le rangera sur une étagère. Avec Interstellar. Et nous continuerons de revoir Les dix commandements de Cecil B. DeMille, qui depuis 1956 ne se démode pas et a souvent été réédité dans tous les formats possibles.

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