Circule, virgule, ou j’t’apostrophe !

Publié le par Yves-André Samère

Il est déjà arrivé, dans un commentaire que j’ai dédaigné de valider, qu’on me reproche de trop ergoter, chipoter, voire pinailler, parce que j’attache trop d’importance à la forme : mes contradicteurs affirment en général que lorsqu’on s’exprime, « l’essentiel est de se faire comprendre ». Sic. Comme je le rétorque invariablement, à quoi servent les écoles, dans ce cas ?

Cette semaine, « Le Canard enchaîné » me fournit sur un plateau un bel exemple montrant que, si une virgule est mal placée, on arrive à dire le contraire de ce qu’on voulait exprimer ! C’est en page 2, colonne 2, paragraphe L’appel de Phnom Penh. On y relate le « vrai-faux couac », comme dit le rédacteur, commis par la ministresse déléguée à la famille, Dominique Bertinotti, qui avait affirmé que la procréation médicale assistée pour les couples de lesbiennes serait examinée à l’Assemblée avant la fin de l’année. Or un malentendu a fait croire au Premier ministre que ce texte serait examiné en mars, et il a contredit à tort la malheureuse, à la télévision qui plus est.

Le journaliste du « Canard » explique l’erreur du Premier ministre, et conclut qu’il est « étonnant que le ministère de la famille n’ait pas cru bon de rectifier le tir, dans un communiqué laissant le quiproquo s’amplifier ».

Vous avez remarqué ? Dans cette phrase, la seule virgule est placée à un tel endroit, qu’on peut croire, à la lecture, que c’est le communiqué (non rédigé, donc non publié) qui laissait le quiproquo s’amplifier !

En fait, si la virgule avait été placée au bon endroit, c’est-à-dire après le mot communiqué, on aurait compris que c’est le fait de ne pas rectifier qui a laissé le quiproquo s’amplifier. Mais c’est dur, de se faire comprendre...

Surtout si on ne se relit pas !

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