Comédie-Française

Publié le par Yves-André Samère

Aujourd’hui, Pierre Niney a vingt-quatre ans. Il est enfin devenu vedette de cinéma grâce à son rôle dans Vingt ans d’écart, film sorti il y a exactement une semaine. Fort bien, on est content pour lui, et on espère qu’il ne deviendra pas une sorte de Gaspard Ulliel, qui est tombé dans la pub (et avec Scorsese, pour ne rien arranger !). De ce côté, je suis d’ailleurs assez tranquille, si j’en crois l’interview qu’il a donnée à une rédactrice du canard publicitaire de l’UGC, « Illimité ». Avec la fille, Anouk Brissac, ça commence plutôt bien : « Comme tu es plus jeune que moi, on va se tutoyer. – Hors de question, appelle ton rédac’ chef, c’est non ». Le reste est plus sérieux : « Dans le cinéma français, à vingt ans on fait le jeune premier, et à quarante, des pubs pour des banques ». Il rétorque : « Je n’en ferai jamais, je le jure solennellement, quoi qu’il se passe ». Parfait, mais on te tient à l’œil, Pierre !

À part cela, quelque chose m’agace, c’est cette manie d’inscrire au générique des films des mentions comme « Pierre Niney, de la Comédie-Française ». D’abord, parce que ce genre de mention risque de se périmer très vite ! Des tas d’acteurs célèbres ont travaillé à la Comédie-Française, Jeanne Moreau, Annie Girardot, Bruno Putzulu, Aurélien Recoing, et l’ont quittée, soit parce qu’ils en avaient assez, soit parce qu’on les a virés (cas de Catherine Hiégel, en décembre 2009, qui était la plus ancienne de la maison). Mais le générique de leurs films n’a pas été corrigé. Ensuite, parce que cette expression, « de la Comédie-Française », est ambigüe.

En effet, à la Comédie-Française, il y a les sociétaires et les pensionnaires, et c’est très différent. Pierre Niney, par exemple, n’est que pensionnaire – depuis 2010. Actuellement, ils sont vingt-trois, et ce sont des stagiaires, quoique parfois célèbres comme Danièle Lebrun, Laurent Laffitte ou Samuel Labarthe. Ils sont engagés par l’administrateur général, et peuvent, au bout d’un an, être proposés pour devenir sociétaires. Les sociétaires, actuellement au nombre de vingt-six, sont nommés par l’assemblée générale du comité d’administration (six sociétaires, le doyen et l’administrateur général, en ce moment une administratrice), nomination qui doit être officialisée par un arrêté du ministère de la culture : on en a nommé trois l’année dernière, Bakary Sangaré, Pierre-Louis Calixte et Christian Hecq. Eux sont, pour ainsi dire, les actionnaires de la maison, et se partagent les bénéfices qu’elle fait, selon un système de « parts » assez compliqué, ce qui donne un revenu d’environ 7200 euros par mois. Liste complète des 525 sociétaires, depuis la création de la Comédie-Française, ICI. Les pensionnaires perçoivent seulement un salaire, et des cachets (des « feux ») chaque fois qu’ils jouent, soit environ 4000 euros par mois.

Il y a aussi les sociétaires honoraires, qui le deviennent au moment de leur retraite – retraite ne signifiant pas qu’ils cessent de jouer !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

J
La liste que vous donnez (Wikipédia) des sociétaires de la Comédie-Française est loin d'être complète. Cordialement.
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Y
Je n’y suis pour rien, ce n’est pas moi qui rédige les listes de Wikipédia !