Comment insulter Copé sans risques
Personne, évidemment, n’a oublié cet incident d’importance planétaire : Jean-François Copé, notre futur président (oh oui, oh oui, qu’il me tarde !) avait été insulté sur Twitter par un type qui avait du temps à perdre. Ce gars-là – non, pas Copé, l’autre – avait vu à la télé une émission où paraissaient Copé et la chère Nathalie Kosciusko-Morizet, à laquelle je rends hommage dans une notule précédente, et s’était vengé sur Twitter en les traitant respectivement de grosse salope et de fils de pute. Pourtant, je la trouve plutôt mince, moi, Nathalie.
Comme cela se passait peu avant le second tour de l’élection présidentielle de l’an passé, les deux cibles ont sauté sur l’occasion de faire un peu de buzz, et ont porté plainte. Chacun exigeaient un euro symbolique, et surtout, que le condamné, s’il l’était (condamné), paye les frais de justice. Attendu que les faits ne pouvaient être niés, ils auraient immanquablement gagné, s’ils n’avaient pas accompagné leur plainte d’une exigence saugrenue : que le contrevenant publie sur Twitter autant de messages d’excuses que de fois où son message d’insulte avait été vu sur ce site, soit... 466 fois. En fait, NKM a rapidement laissé tomber cet ajout à sa plainte, mais Copé l’a maintenu, il voulait lire 466 fois « J’ai gravement injurié Jean-François COPÉ. Je le regrette et lui présente mes excuses ».
Eh bien, mal lui en a pris : hier, le juge du tribunal correctionnel a envoyé Copé sur les roses, ce qui a dû être pénible à cet adversaire des socialistes. L’affreux coupable n’aura pas à publier les 466 messages d’excuses, il n’a été condamné qu’à une amende de 150 euros avec sursis, donc il ne paiera rien, et à un euro de dommages et intérêts pour le prétendu président de l’UMP. Il est vrai qu’il avait exprimé ses regrets, quoique refusant de faire des excuses. Je ne suis pas vraiment renseigné, mais à sa place, j’aurais dit ceci : « Je regrette bien d’avoir écrit ce que je pensais ! »
Si quelqu’un a envie d’insulter Copé pour seulement un euro, il sait à présent comment s’y prendre. Eh, Fillon, tu m’entends ?