Comment les médias voient la fin du communisme
En ce vingtième anniversaire, on va en ingurgiter jusqu’à satiété, de la chute du mur de Berlin. Ça ne vous donne pas de l’urticaire ?
J’ai déjà expliqué que cette expression était doublement fautive : politiquement et sémantiquement. Remettons le couvert, puisque la répétition est la base de la pédagogie.
Parler de « chute du mur de Berlin » est faux politiquement, car c’est prendre la conséquence pour la cause, et le symbole pour le seul fait qui compte : le renoncement à la doctrine du communisme par les dirigeants du Soviet Suprême, qui, guidés par Gorbatchev, ont enfin pris conscience et surtout tiré les conséquences de cette évidence, que le communisme ne fonctionnait pas, avait anéanti la liberté et ruiné le pays – entraînant avec lui l’empire soviétique entier. Il leur avait fallu plus de soixante-dix ans pour en arriver à cette conclusion, mais cette fois c’était admis. Au passage, deux remarques : l’évènement avait eu lieu à Moscou et non à Berlin, et il était en gestation depuis des mois.
Parler de « chute du mur de Berlin » est également faux du point de vue sémantique, parce qu’une chute est toujours un évènement qui se produit par accident ! Or la démolition du mur de Berlin ne s’est pas produite par accident, il s’est agi d’un fait dûment programmé pour être médiatisé. Ce qu’on a vu en effet. Mais comment un journaliste français pourrait-il le savoir ? Il faudrait avoir quelques notions de sa langue maternelle. Et là, ne rêvons pas...