Comment réparer ses erreurs

Publié le par Yves-André Samère

On ne fera jamais assez l’éloge des États-Unis. Du moins, HORS des États-Unis. Que voulez-vous, ces sales étrangers sont tous des jaloux.

Je me souviens, ainsi, d’une interview de George Clooney, qui n’est pourtant pas la moitié d’un imbécile (ses pubs pour une machine à café le montrent bien, il se moque sans arrêt de lui-même), interview qu’il avait donnée en 2005, lors de la sortie du très bon film Good night and good luck, qu’il avait réalisé et que j’avais vu en projection de presse. Il avait alors déclaré que les citoyens de son pays avaient au moins cette qualité : ils savent réparer très vite leurs erreurs.

Certes, cher George !

Néanmoins, le reste du monde, admiratif, constate qu’après avoir vu leur armée, la plus puissante du monde, chassée du Vietnam par un peuple de paysans armés de bâtons, les États-Unis se sont à nouveau embourbés dans trois guerres, au Koweit, puis en Irak, puis en Afghanistan. Lesquelles ne font que reproduire une situation similaire à celle du Vietnam. Façon originale, donc, de « réparer ses erreurs ».

Ce n’est pas tout. Après avoir supprimé la peine de mort, que plus aucun pays civilisé au monde ne pratique, quelques États, outre-Atlantique, l’ont rétablie. Là encore, cette méthode inédite de réparation des erreurs a de quoi éblouir les ploucs qui n’ont pas le privilège d’être nés aux États-Unis.

Enfin, alors que nul ne conteste que la première élection de George W. Bush à la Maison-Blanche n’avait été acquise que par un trucage électoral (en Floride, où le gouverneur, par le plus grand des hasards, était son frère), les citoyens des États-Unis se sont empressés de réparer leur erreur en réélisant le tricheur quatre ans plus tard, et cette fois, sans aucune manipulation des urnes.

Il manque aux États-Unis un Jean de La Fontaine. Il se régalerait, et nous aussi.

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