Connivences

Publié le par Yves-André Samère

En France, en dépit de notre réputation de frondeurs – rions –, nous sommes indulgents, nous qualifions de « journaliste » quelqu’un qui :

- écrit dans un journal ;

- parle à la radio ;

- présente un journal télévisé ;

- commente à la télévision, dans un talk-show, les évènements du jour ou de la semaine, du genre « Quand Hollande sort de l’Élysée, la pluie commence à tomber ».

Par conséquent, pour les Français, Claire Chazal, Jean-Michel Aphatie, Jean-François Kahn, Patrick Cohen, Christophe Barbier, Jean-Pierre Elkabbach ou Jean-Jacques Bourdin SONT des journalistes.

Naturellement, ne vous attendez pas à voir ces distingués perroquets se rendre sur le terrain, en Irak, en Syrie, en Ukraine ou dans quelque pays que ce soit où se passent des évènements violents : Jean-Pierre Elkabbach et Christophe Barbier craindraient trop de tacher leur célèbre écharpe rouge, et seul BHL consent à sortir de son duplex du boulevard Saint-Germain, non sans quelques précautions néanmoins, qui nous font bien rire quand elles sont révélées par un insolent. Tous, en outre, ont leur pudeur, et aucun ne citera jamais cette dépêche révélée par Wikileaks, et qui avait été envoyée à son ministre par l’ambassadeur des États-Unis le 11 juin 2006 : « Les grands journalistes français sont souvent issus des mêmes écoles élitistes que beaucoup de responsables gouvernementaux. Ces journalistes ne considèrent pas que leur premier devoir est de surveiller le pouvoir en place. Nombre d’entre eux se voient plutôt comme des intellectuels, préférant analyser les évènements et influencer les lecteurs plutôt que de rapporter des faits ».

Pensez-y la prochaine fois que vous écouterez la radio ou regarderez la télévision. Nous ne sommes pas aux États-Unis, où le pouvoir craint la presse et se fait une obligation de répondre à TOUTES ses questions. Chez nous, une conférence présidentielle ressemble davantage à une réunion mondaine, où règne la plus exquise courtoisie. Ne manquent que les chocolats Ferrero Rocher.

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