Copé ? Coupez !
Il ne l’avouera jamais ouvertement, mais Copé rêve d’étrangler Sarkozy. L’Ex vient en effet de lui jouer le pire des tours.
D’abord, et sans seulement se donner la peine de se déplacer, il s’est fait acclamer, hier, à la petite fête de charité que le vautour de Meaux avait organisée pour glaner quelques sous destinés à boucher les trous dans les finances du parti qu’il a (si honnêtement) barboté à ce pauvre Fillon. Si bien que l’UMP, pour peu que l’État lui envoie l’huissier, devra vendre son siège social, qu’elle avait acquis aux beaux jours, quand les sarkozystes pouvaient impunément confondre leur caisse avec celles de la Nation. Ces acclamations au profit de son pire rival sonnent en réalité le glas de ses ambitions, et, si Sarkozy se présente à l’élection présidentielle de 2017, à laquelle il ne pense pas seulement en se rasant, le pauvre Copé, coincé, ne pourra faire autrement que de se retirer en souriant jaune de ses soixante-quatre dents et prier intérieurement pour que cela se passe mieux en 2022 – en admettant qu’à cette date on se souvienne encore de lui, mais, sur ce point, Sarkozy va s’en charger avec cet enthousiasme qu’on lui connaît.
Ensuite, et comme si cela ne suffisait pas d’être moins populaire que le Battu de 2012, Copé se trouve à présent à la tête d’un parti moribond, qui n’aura pas les moyens de se lancer dans une bataille électorale au profit d’un mal aimé. Or, sans parti... Vous m’avez compris, car vous n’avez pas oublié qu’en 1988, Raymond Barre, qui ambitionnait de s’asseoir dans le fauteuil présidentiel (où il n’aurait pas fait pis que Mitterrand et se serait montré plus honnête), fut rétamé au premier tour, faute d’avoir un parti à sa botte : c’est ainsi, en France, et ailleurs aussi, on ne réussit pas si on n’a pas une foule de militants à son service pour cotiser, coller les affiches, faire la claque, organiser le service d’ordre, faire du porte-à-porte, huer l’adversaire, fabriquer des T-shirts, et toutes ces opérations élémentaires mais indispensables, car servant à faire monter la mayonnaise.
Pour la mayonnaise, Copé devra la faire sans œufs et sans huile.