Couple infernal : respect-dénigrement
Lorsqu’on se mêle d’écrire, comme le fait impudemment votre (très humble) serviteur, il y a deux écueils à éviter : le fantôme de Montherlant me souffle dans mon oreillette que ce sont le respect systématique et le dénigrement systématique.
Pour le respect systématique, voyez du côté de la télévision : jamais on n’y contredirait un invité ; pour le dénigrement systématique, les humoristes professionnels.
Or il est très difficile, croyez-moi, d’éviter les deux. Car le cher public ne sait plus que penser, lorsqu’il ignore de quel côté penche son plumitif préféré. Moi-même, les jours où une grève empêche « Le Canard » de sortir dans les kiosques (c’est arrivé deux fois cette année), je suis à ce point désemparé que je vais directement me fournir en papier-journal aux bureaux du Palmipède. Par chance, il perche dans mon arrondissement, je n’ai pas à me déplacer bien loin, et on ne connaît plus que moi au 173 rue Saint-Honoré. Mais que ferai-je si jamais je me prends de passion pour les journaux que Tapie vient d’acheter à Marseille ?
À propos de Tapie, je commence à en avoir par-dessus la tête qu’on tape sur Depardieu, qui n’a volé personne et n’a pas transféré ses biens en Belgique, alors que Tapie, lui, l’a bel et bien fait. Il ne reste guère, en France, à ce repris de justice, que son hôtel particulier de la rue des Saints-Pères, à Paris.
Pour en revenir au couple respect-dénigrement, il ne vous a peut-être pas échappé que je n’épargnais pas vraiment De Gaulle, cette statue du Commandeur. Pour compenser, je vais peut-être me résoudre à dire du bien de Cécile Duflot. Et ça, aucune bête au monde ne le ferait !