De la pizza

Publié le par Yves-André Samère

L’une des plus angoissantes questions qui se posent aujourd’hui à l’Humanité, question que je n’hésite pas à évoquer ici car je n’ai aucun tabou mais un grand sens de l’altruisme, est celle-ci : pourquoi est-il quasiment impossible de trouver dans le commerce ou de se faire livrer une pizza qui ne soit pas au fromage ? C’est d’autant plus grave que, comme l’a rappelé feu Claude Chabrol, nous vivons en un temps où les pizzas arrivent plus vite que la police (et les pompiers, ajouterai-je judicieusement).

La réponse semble évidente mais ne fait que reculer l’échéance : c’est parce que les clients RÉCLAMENT cette horreur. Mais pourquoi en réclament-ils ? Parce qu’un crétin hérétique, un jour maudit, s’est dit : « Tiens ! Et si je mettais un peu de fromage sur ma pizza ? ». Et l’infame a mis son projet à exécution. Pis ! Il a proposé un morceau de sa pizza à d’autres manants dénués de goût, qui, de fil en aiguille, ont lancé cette mode déplorable, laquelle a fait tache d’huile, c’est le cas de le dire. Je n’hésite pas à dire que la pizza au fromage, c’est la même insulte aux Italiens que le couscous aux merguez l’est aux Arabes – oublions que les Arabes arrosent leur couscous en buvant du Fanta.

(Parenthèse : c’est un peu le même processus qui a fait qu’on ne peut pas trouver de boudin noir sans oignons. C’est presque pire)

Pour en revenir à la pizza, la dégradation de nos mœurs est allée si loin qu’on trouve même des « pizzas quatre fromages ». Quatre fromages, on croit rêver ! J’aime beaucoup le fromage. Tous les fromages. Même la Vache qui rit, laquelle n’est pas un fromage. Mais il ne me viendrait jamais à l’idée de pratiquer des mélanges de fromages. C’est comme les vins. Ou encore le raisin et la figue de Barbarie : ne jamais les faire cohabiter au sein du même estomac, ou ce sont les intestins qui se mettent en grève.

Alors, je serai net : je semble être le dernier Français à savoir faire la pizza. Et la recette – sacrée –, la voici : sur une couche de pâte à pain assez fine, étalez une autre couche, épaisse celle-là, de tomates pelées ; garnissez avec des anchois que vous disposerez à la queue-leu-leu pour dessiner des croisillons ; et placez une olive (noire !) sur chaque intersection. Arrosez d’huile d’olive, salez, pas trop à cause des anchoix, poivrez raisonnablement, et mettez au four. Et rien d’autre ! RIEN.

Ne me remerciez pas.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
Il est bien entendu que je ne plaide que pour mes goûts, et je laisse aux autres les leurs... y compris les pires (de goûts).<br /> <br /> Cela dit, si le maïs est spécialement indigeste et sans aucune saveur, kiwi et ananas ne sont là que pour les adeptes du sucré-salé. Pour ma part, la pizza, je la préfère salée, d’où les<br /> indispensables anchoix.<br /> <br /> Le fromage, je l’ai dit, je l’aime, mais à part. Seule la mode a permis ces mélanges bizarres. En fait, je râle surtout contre le fait que la pizza au fromage soit devenue majoritaire, ce que sa<br /> saveur ne justifie pas.
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K
Je ne suis que peu sectaire, mais une pizza garnie d'ananas, de kiwi, de maïs me fait gerber !<br /> Vivement que notre gouvernement fasse une loi qui interdit la fabrication, la détention et la vente de telles horreurs. Du kiwi... n'importe quoi !<br /> <br /> Sur le fromage, je serais moins intégriste.<br /> Mais surtout , la pizza c'est BON et puis c'est tout !
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Y
Pizza aux oignons ?! Eh ! Il y a un endroit où je peux vomir en paix ?
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D
Vous ne connaissez donc pas la pizza tartiflette ? Pommes de terre et... reblochon. Oignons en sus, chose que vous adorez, si ma mémoire est bonne.
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