Debray contre Sollers

Publié le par Yves-André Samère

Difficile d’imaginer deux auteurs aussi différents que Philippe Sollers et Régis Debray ! Et vous ne serez pas étonnés si j’écris ici qu’ils se détestent...

Debray a commencé dans l’action politique, puisqu’il a été compagnon d’Ernesto Guevara, dit « le Che », un Argentin massacreur d’opposants quand il fut à Cuba le ministre éphémère de Castro. Celui-ci le laissa bien volontiers partir pour faire la révolution ailleurs, et Guevara se fit bêtement tuer en Bolivie. Or Debray avait accompagné Guevara en Bolivie, et fut capturé avec lui. Condamné à mort, il vit sa condamnation commuée en emprisonnement, et on le libéra au bout de quatre ans. Étrangement, il se mettra plus tard au service... de Mitterrand, et finit par entrer au jury du Prix Goncourt ! Aujourd’hui, on le tient généralement pour assez réac.

Sollers, lui, n’est pas homme à prendre les armes pour aller faire la révolution où que ce soit (peut-être au Flore ou aux Deux-Magots). Écrivain d’une grande culture mais au parcours politique chaotique (Mao, puis Balladur, puis Jean-Paul II), il aime Mozart, les femmes et Venise.

Or, en 1999, Sollers avait commis un article, La France moisie, dans « Le Monde des livres », pas tendre pour la gauche, pour Mitterrand et pour Pierre Bourdieu. Inévitablement, il a déchaîné une tempête, et Debray, qui l’avait déjà étrillé, y revient dans son livre Modernes catacombes (il a pris son temps, le livre est sorti le 4 janvier 2013 !), le traite de « conformiste transgressif » et de « maître de ballet » – ce qui doit être une cruelle injure, mais je n’ai pas bien compris en quoi.

Comme Sollers a également été attaqué par Depardieu en mars, mais qu’à son talent d’auteur et son goût du paradoxe, il joint un solide humour, on attend impatiemment sa riposte, s’il ne traite pas tout cela par le dédain.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
Ça, c’est Paris ! (Comme chantait Mistinguett)
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D
Tout ce que je déteste : guerres d’égos qui n'intéresse qu'un périmètre limité aux coteries littéraires et aux dîners en ville.<br /> Triste.
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